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 Mi casa es su casa [Loris Galente]

Anonymous
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 Mi casa es su casa [Loris Galente]  Mar 31 Mar 2020 - 11:13
Mi casa es su casa

Petite journée aujourd’hui. Je n’avais que deux heures de bénévolats prévues et qui passèrent au final assez vite. Il faut dire que je n’ai pas de mal à voir le temps défiler quand je sais m’occuper. Or, détestant m’ennuyer, je fais en sorte de toujours avoir quelque chose à faire. J’envisage même de me mettre au tricot pour avoir un truc à faire le soir devant ma télé! C’est vous dire. Bon, je vais être honnête, je doute que ça m’aide en réalité. Non pas que je ne puisse pas m’y mettre si j’y met ma volonté, mais que le corps que j’ai choisi a ses avantages, ainsi que ses inconvénients. L’un des principaux inconvénients étant qu’il est moins agile qu’un plus jeune ne le serait. Cependant, que dire? Je l’ai choisi en connaissance de cause, je savais les avantages et les inconvénients, mais cette âme m’a parlée, quelque part, et je l’ai choisi. Alors si je n’ai plus les doigts assez agiles et souples pour le tricot, ma foi, tant pis, je trouverais bien autre chose pour m’occuper. Les mots croisés peut-être. Ou fléchés, je ne sais pas, je verrai. J’ai le temps pour cela, malgré ce que mon apparence suggeste.

En tout cas, je suis de retour chez moi, j’ai fais des courses, un de mes petits plaisirs, c’est faire des gâteaux et autres biscuits pour les jeunes que je vais voir, et puis ça me fait gagner des points avec les agents sur place qui n’ont pas toujours les moyens de fournir des gâteaux même de supermarchés aux jeunes qu’ils aident. Moi? Je suis rentier, plus une retraite, et je n’ai pas grand chose que j’achète qui me soit vraiment utile (bon si je me met au tricot…), alors ce n’est pas grand chose. Tiens, et si je préparais des cookies chocolat/caramel pour demain? Allez, faisons ça. Je met sur ma sono un bon disque de blues, Fats Domino, voilà un pianiste de génie. J’aurais pu mettre du Abba, mais me connaissant, au lieu de faire des cookies j’aurais fini par me déhancher sur leurs chansons, les cookies oubliés.

Après les avoir mis au four, ils ont cuits tranquillement, et là ils refroidissent tranquillement. Quand on sonne à ma porte. Tiens, je n’attends personne...Mais si ça se trouve c’est l’adorable jeune femme du deuxième qui a besoin de quelqu’un pour garder son petiot à cause d’une urgence. J’ouvre la porte et la surprise me prend. Ca se voit partout sur moins visage, mes yeux s’ouvrent en grand, et je me fige une seconde avant de demander, un peu confus.

“Loris…?”

Je le connais ce jeune. On s’est rencontré, il était encore gamin et son père était loin d’être un modèle. Ce ne fut pas simple de l’amener à me faire confiance, mais il a dû finir par comprendre qu’un petit vieux comme moi ne pouvais pas vraiment lui faire du mal. Il a bien grandis dis donc, il me dépasse d’une tête aujourd’hui! Mais dans tous les cas, je vois bien à son visage que ça ne va pas. Je ne me fais pas prier pour m’effacer de la porte et lui faire signe d’entrer.

“Entre, entre. Expliques-moi ce qui ne va pas mon garçon.”

Bon, ceci appelle à cookies, alors je vais chercher quelques cookies encore tiède que je place sur une assiette et la pose sur la table basse.

“Assieds-toi. Prends un cookie et dis moi tout.”

Oui je radote et alors?
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Anonymous
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 Re: Mi casa es su casa [Loris Galente]  Mer 1 Avr 2020 - 1:32
Mi casa es su casa


Loris ne savait plus depuis combien de temps il marchait, errant comme un spectre dans les rues de Philadelphie. Il se sentait tellement meurtri à l'intérieur de lui-même qu'il aurait été incapable de trouver les mots pour exprimer ce qu'il ressentait. De profondes cernes se creusaient sous ses yeux, après ces nuits sans sommeil et, même s'il tentait de les masquer par du maquillage et des sourires de façade, cela devenait de plus en plus difficile de cacher à quel point il allait mal. Draven devait le ressentir, puisqu'ils étaient liés par leurs émotions et que le dieu parvenait à détecter celles de son disciple, même lorsqu'ils étaient séparés. Mais Loris ne voulait pas en parler avec lui, alors il l'évitait, ce qui le rendait encore plus malheureux. Peut-être était-ce un genre de fierté, mais il n'avait pas envie d'afficher de faiblesse sous le regard de Draven, il voulait se montrer en permanence d'une humeur radieuse, dynamique et pleine d'assurance. Il voulait être parfait devant lui. Alors, il s'isolait, s'éloignant du Lost He(a)ven pour marcher dans les rues, marcher jusqu'à ce que ses jambes soient dures comme de la pierre.

La nuit, il pouvait entendre le sang dans ses veines, tout aussi noir et insidieux que la pluie. A chaque fois qu'il s'endormait, des cauchemars le harcelaient où il entendait les voix terribles des mourants, dévorés par les flammes... Il n'y avait eu aucun ange pour les sauver dans cette église, aucun miracle. Loris ne mangeait plus depuis cette tragédie, il ne savait même pas où il puisait assez de force pour marcher et marcher encore. Quand il se retrouva devant la maison du vieux Bertrand, il hésita un moment, les poings enfoncés dans ses poches, son regard vide fixé sur la porte. Ses pas l'avaient mené jusque là mais ce n'était pas vraiment un hasard. Loris aurait aimé se tourner vers sa famille mais il n'avait pas le droit de les voir, tout le monde lui avait tourné le dos. Alors, il avait éprouvé l'envie de sonner à la porte de cet homme aux allures de papy-gâteau, même s'il ne l'avait plus revu depuis un long moment...

Comme un fantôme, son doigt avait appuyé sur la sonnette et il était resté là, sans bouger, jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Pendant  un moment, il avait eut peur que Bertrand ait déménagé, qu'il soit parti... pourtant, ce fut bien son visage surpris qui apparu dans l'encadrement de la porte. Est-ce qu'il s'était tassé sous le poids des ans ? Ou alors, c'était lui qui avait grandi... Loris dut baisser les yeux pour le regarder. La boule qu'il avait dans la gorge le rendait incapable de parler alors il se contenta de rester là, à fixer Bertrand de ses yeux sombres. Pendant l'ombre d'une seconde, il hésita à faire volte face et se sauver mais c'était trop tard, Bertrand avait ouvert, il l'avait reconnu et il lui faisait déjà signe d'entrer.

- J'passais dans le coin et je... j'voulais pas vous déranger...

Il réussit à grommeler quelques mots, d'une voix étouffée, avant de se résoudre à rentrer dans le salon, rejoignant l'ambiance chaleureuse de cette maison. L'odeur des biscuits envahissait l'air et participait à cette atmosphère si rassurante que Bertrand parvenait toujours à lui inspirer. C'était bien étrange de le revoir... Loris se souvenait qu'il n'avait pas été très sympa avec ce pauvre vieillard quand il n'était qu'un gosse en fugue, agressif avec tout ceux qui croisaient sa route. Il ne faisait confiance à personne mais pourtant Bertrand s'était montré gentil... Dans un monde si froid et hostile où tout le monde le détestait, c'était carrément inespéré qu'on fasse preuve de gentillesse envers lui. Loris n'aurait pas pu oublier ça.

- Oh non ça va très bien, rien de grave...

Comment le vieux avait-il bien pu deviner que ça n'allait pas ? Il avait pourtant mis de l'anti-cernes et tout fait pour camoufler la pâleur de ses joues creuses, mais les larmes avaient sans doute agavé l'ampleur des dégâts... Loris soupira et suivit l'homme du regard, qui s'en allait déjà chercher des cookies pour les disposer sur une assiette. C'était attendrissant de le voir faire ça, comme si de bons petits biscuits pouvaient tout arranger... Cédant à l'invitation, il s'assit sur le bord d'une chaise, sans pour autant prendre un cookie. Il n'avait déjà qu'un appétit d'oiseau en temps normal, mais là son estomac était tellement noué qu'il aurait été incapable de manger quoique ce soit.

- C'est juste mon père qui est mort. Et merci, j'évite les biscuits, je surveille ma ligne. Et vous ça va ? Ça fait longtemps mais vous n'avez pas changé d'un poil.

Il lui offrit un léger sourire, ayant articulé ces mots avec une désinvolture si appuyée qu'elle n'était absolument pas naturelle, surtout pour balancer froidement une nouvelle pareille. Loris en était vaguement conscient et il se mordit cruellement les lèvres, crispé sur sa chaise, cherchant le regard du vieillard. Est-ce qu'il allait le trouver cynique ? Insensible ? Cruel ? Est-ce qu'il était censé pleurer la mort de son père, ce type qui avait fait de sa vie un enfer ? Bertrand savait très bien par quoi il était passé et peut-être qu'il se doutait un peu que Loris n'avait jamais réussi à surmonter son passé d'enfant battu et maltraité. Il ne savait pas ce qu'il devait ressentir et confusément, il avait besoin que quelqu'un le lui dise.
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 Re: Mi casa es su casa [Loris Galente]  Dim 5 Avr 2020 - 10:34
Mi casa es su casa

Me déranger?! Bah! N’importe quoi, si je suis là et que je répond à la porte sans vous grogner un “qu’est-ce que c’est?!” dessus, c’est que vous ne me dérangez pas. D’accord, je ne suis pas un des êtres les plus grognons du monde, mais j’ai mes moments, notamment quand je suis occupé et que je ne veux pas être dérangé. Ce qui n’est pas le cas là. J’ai fini mes cookies, ils sont sortis du four et refroidissent tranquillement...Je le lui explique, d’ailleurs, à Loris, qu’il ne me dérange pas. Puis, sincèrement, même si j’avais été occupé, en voyant ce gosse devant ma porte (enfin, c’est plus vraiment un gosse, faut bien l’admettre), je ne crois pas que j’aurais pu lui dire d’aller voir ailleurs si j’y étais. Pas avec ce que je sais de son passif. J’ai aidé à le gérer, momentanément. Pour tout vous dire, à un moment j’ai même hésité à me proposer comme foyer d’accueil pour lui si aucune autre solutions n’était trouvée. Il en fut autrement et il ne semblait pas s’en être trop mal sorti tout bien considéré. Même si clairement, quelque chose ne va pas. Malgré ce qu’il peut m’affirmer.

“Ha! A d’autres. C’est pas au vieux singe que tu vas apprendre à faire la grimace mon garçon.”

Mais je ne pousse pas plus, déposant des cookies sur la table devant lui, alors que je prenais place dans mon fauteuil, un bon fauteuil confortable qui a vu de meilleurs jours, mais je n’y peux rien, je suis sentimental envers ce fauteuil. Enfin, il faudra bien un jour que je le change, mais pas maintenant. Revenons à Loris. Il est assis sur le bord de sa chaise comme s’il était prêt à fuir à la première occasion. Il faut dire qu’il a toujours été comme ça, toujours du mal à dire ce qui ne va pas, par peur d’être ridiculisé, par peur de recevoir une punition pour être “faible”...je comprends, pourtant, je ne peux m’empêcher de me dire qu’il me connaît mieux que cela.

Ma patience est récompensée, car il finit par m’annoncer la nouvelle et je dois admettre que je ne m’attendais pas à cela. Effectivement, ça doit faire un choc. Je sais qu’il y a plus là-dessous qu’il ne veut bien me le dire, je le sens, mais pour le moment, autant rester dans du plus léger pour commencer. Je souris.

“Bah, une ride de plus ou de moins, à mon âge, ça ne se remarque plus. Ca va. Les os qui craquent, et la fatigue qui vous prend n’importe quand, bref, le classique. Merci de t’en préoccuper. Mais toi, faire attention à ta ligne? Enfin, si tu te mets de profil et que tu tires la langue on croirait que t’es une fermeture éclair! Si tu préfères quelque chose de plus protéiné, je dois bien pouvoir te faire une omelette. J’ai lu quelque part que les protéines c’était bon quand on voulait prendre des muscles. Enfin de mon temps, on mangeait ce qu’on avait et on ne se prenait pas la tête avec tout ça. La preuve, j’ai 84 ans, j’ai mangé des trucs qu’aujourd’hui on nous dit que c’est pas bon pour nous...Bah eh, je suis presque en meilleure santé que des plus jeunes que moi!”

Je donne un tape victorieuse à l’accoudoir de mon fauteuil, avec un petit rire amusé, puis soupire, me reprenant.

“Donc ton père, hm?” je croise les mains sur mon ventre, m’installant “Ca fait combien de temps?”

Petit pas par petit pas.
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 Re: Mi casa es su casa [Loris Galente]  Mer 8 Avr 2020 - 20:36
Mi casa es su casa


Loris n'avait pas relevé le commentaire incrédule du vieil homme et il s'était contenté de baisser les yeux sur l'assiette de biscuits. En le voyant s'installer confortablement dans son fauteuil, il osa croiser son regard, trouvant ainsi un sourire bienveillant affiché sur son visage ridé. Si jamais Bertrand avait manifesté un soupçon d'impatience ou si Loris l'avait suspecté d'être pressé, même un tout petit peu, il se serait aussitôt redressé comme un ressort de sa chaise. Pourtant, le vieillard paraissait tout à fait tranquille et détendu, autant dans sa posture que dans le ton de sa voix. Au moins, ça permettait à Loris de prendre le temps de se décrisper et de dénouer un tant soit peu cette boule qui serrait sa gorge.

Les réponses du vieil homme eurent le don d'amener un sourire plus sincère sur son visage. C'était pourtant vrai que Bertrand n'avait pas du tout changé depuis la dernière fois et, au delà du fait que c'était rassurant de voir que le vieil homme était en bonne santé, ce coté assez immuable chez lui avait quelque chose de très rassurant. Tout comme le décor de ce salon, toujours pareil, qui renvoyait une impression de stabilité, comme la chaleur d'un foyer. Quand l'homme se moqua gentiment de lui, ses mots parvinrent même à lui décrocher un petit rire, frêle comme une clochette. Loris laissa échapper une exclamation amusée en guise de protestation avant de secouer la tête, riant doucement aux paroles du vieil homme.

- Nan, c'est pas vrai, vous exagérez... Et j'ai aucune envie de prendre des muscles, au contraire... C'est très gentil mais vous en faites pas. C'est vrai, c'est vous qui avez raison, vous avez l'air en pleine forme et ça me fait vraiment très plaisir de vous voir toujours aussi rayonnant.

Loris lui renvoya un regard affectueux, sincèrement ravi de le trouver toujours pareil à lui-même. Il n'y avait bien que Bertrand pour penser à lui donner des protéines pour lui faire prendre des muscles et rien que cette idée était trop drôle. Pourtant, le vieil homme avait reprit et Loris regarda ailleurs avant de hausser légèrement les épaules.

- Ça fait pas longtemps, juste quelques jours... ça s'est passé dans l'incendie de l'église.

Les yeux rivés sur ses chaussures comme si elles avaient pu lui donner des réponses, Loris garda un léger moment de silence. Est-ce que Bertrand avait entendu parler de ce drame aux informations ? Il savait que c'était passé à la télé. Les journalistes l'avaient encerclé dès que les pompiers l'avait fait sortir de l'église en flammes. Les soldats du feu avaient mis un moment avant de réussir à les retrouver, enfermés dans cette horrible crypte où Loris avait pété les plombs à cause de sa crise d'angoisse. Rien qu'à y repenser, il frissonna sur sa chaise et il croisa les bras autour de son corps.

- C'est quand même dingue qu'il y ait encore des cons pour aller à l'église alors que les prêtres sont tous des sales pervers hypocrites et menteurs. Bien fait pour leur gueules.

Il laissa échapper ces mots d'une voix écorchée avant de se pincer les lèvres, risquant un œil vers Bertrand. Il ne voulait pas être impoli en sa présence. Loris respectait ce vieil homme, sans doute bien plus que son véritable grand-père qui ne s'était jamais soucié de lui et montrait une nette préférence pour ses cousins. Alors, il se reprit dans un léger mot d'excuse d'un ton imperceptible, un "désolé" qui s'articula sur ses lèvres, sans aucun son.
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 Re: Mi casa es su casa [Loris Galente]  Dim 26 Avr 2020 - 10:52
Mi casa es su casa

Mais non je n’exagère pas! Bon, d’accord, peut-être un peu. Mais c’est vrai qu’il est maigrichon. Si je ne tenterai pas de lui faire prendre du poids volontairement s’il ne le souhaite pas, je ne souhaite pas qu’il s’affame pour une raison X ou Y dicté par la société moderne. Bon sang, mais où sont tous les bons vivants qui mangeaient, buvaient, s’amusaient sans se soucier de ce que l’on pourrait dire d’eux? Enfin, je ne vais pas le forcer non plus, ce n’est pas mon but et ça serait grandement contre-productif. Je me frappe le front quand il m'annonce ne pas vouloir prendre de muscles et je me souviens, maintenant.

“C’est vrai, pardon. J’avais oublié dans quoi tu travailles. Comme quoi, la mémoire est plus exactement ce qu’elle était.” finis-je avec un sourire amusé.

Sourire qui se fait plus radieux et même fier quand il remarque que je vais toujours aussi bien et même que je suis rayonnant! Quoi? J’ai bien le droit d’être content qu’on me dise que j’ai bonne mine, malgré toutes les rides qui couvre mon visage, non? J’aurais pu choisir un corps plus jeune si j’avais voulu avoir l’air en meilleur forme en toute circonstances, mais ce ne fut pas mon choix. Ce n’est pas comme si à l’époque j’étais un canon de beauté non plus, de toute façon, mais plus que cela, c’est surtout parce que les gens n’ont pas peur d’un petit vieux. Il est plus facile pour moi d’aider les gens s’ils se méfient moins de moi.

Revenons à nos moutons et au sujet du jour et probablement de sa visite aujourd’hui: la mort de son père. Connaître les circonstances et surtout, qu’il était dans l’incident qui a eut lieu il y a quelques jours à l’église de ce dieu unique me chamboule. Principalement parce que je ne savais pas qu’il y était. J’ai rapidement entendu à la radio ce qu’il s’était passé, je n’avais pas les noms des victimes. Cela me tire un long silence presque choqué. Il n’est pourtant pas grand chose dans ma vie, si on y réfléchit bien, un jeune homme, une âme délaissée de plus, rien de plus...Mais je suis comme ça: je m’attache beaucoup trop à certains cas plus qu’à d’autres et Loris fait partie de ces cas, je n’y peux pas grand chose. Son léger coup d’éclat me fait ouvrir des grands yeux, avant de lui lancer un regard qui lui signifie de faire attention à ce qu’il dit. Ne serait-ce que par tolérance envers les autres. Il a le bon ton de s’excuser et je hoche la tête, préférant cela.

“Tu sais ce que je penses des généralités, mon garçon...D’autant plus que tu t’y trouvais aussi, dans cette église si j’ai bien compris.” une courte pause et je prends ma tasse de café laissée sur la table basse “Toi tu as trouvé refuge à l’autel du travestissement, d’autres le trouve dans la religion, quelle qu’elle soit. Je ne dis pas que ce que tu dis est fondamentalement faux, crois-moi, mais doit-on juger une communauté entière sur les agissements d’une poignée d’entre eux? Enfin, passons, ce n’est pas le sujet.” je repose à nouveau ma tasse “Comment tu te sens, après tout ça?”
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 Re: Mi casa es su casa [Loris Galente]  Jeu 7 Mai 2020 - 17:21
Mi casa es su casa


Loris avait sourit à la réaction décalée du vieil homme. Il avait vraiment oublié qu'il était drag-queen ? Il n'allait surement pas lui en vouloir, surtout venant d'une personne de son âge. C'était plutôt rare que les vieux de l'ancienne génération comprennent ce genre de choses mais à la fois, Loris n'avait aucune envie de lui masquer la réalité pour autant. Il y avait longtemps qu'il s'était libéré de ses hontes et de ses craintes d'être jugé par les autres à ce niveau.

- J'aime avoir l'air d'une vraie femme quand je porte mes costumes. J'ai pas envie d'une musculature trop masculine, ça ne me plairait pas... mais ça ne m'empêche pas de faire beaucoup de sport !

Jusque là, Loris avait presque réussi à sauvegarder les apparences, à rire doucement et à sourire, comme si tout allait bien. Il croyait être capable de maintenir son masque mais il s'était surpris lui-même en sentant la douleur et la colère le recouvrir, rien qu'à songer à l'Eglise. Les mots qu'il venaient de prononcer étaient durs et violents. Il vit le choc s'inscrire dans le regard bienveillant de Bertrand, un homme qui ne connaissait pas la méchanceté. Aussitôt, une pointe de culpabilité le transperça, pour avoir heurté le vieillard, mais sa colère ne diminuait pas pour autant. L'émotion colora ses pommettes tandis qu'il enfonçait ses ongles dans sa propre chair, pour tenter de se contenir, en écoutant Bertrand lui faire la morale. Il ne pouvait pas comprendre. Et autant Loris n'avait pas envie de le contrarier, autant il sentait la révolte monter.

- Si j'étais sur place, c'était pour dessiner une jolie fresque sur le mur de l'église. Dommage, les grosses bites poilues que j'avais peint ont cramé avec le reste, pas de bol.

Il leva les yeux au ciel. Ses quelques actes de vandalisme étaient bien peu de choses à coté de cet incendie.

- Je les déteste, c'est comme ça. Désolé de vous choquer, c'est pas mon but mais la vérité elle est là. C'est tous des crapules et ils l'ont encore prouvé, le jour de l'incendie, les curés n'ont rien fait pour sauver mon père, ils pensaient qu'à leur propre peau.

Crapule, c'était le mot le plus poli qu'il avait trouvé pour qualifier les membres du clergé. Loris sentait que Bertrand allait le détester et ça le rendait triste, mais à la fois, il ne pouvait pas lui donner raison et s'écraser. Incapable de rester assis, vu sa nervosité, il se redressa, les ongles toujours crispés contre ses bras nus, et se mit à arpenter le salon.

- Je suis rentré quand j'ai vu l'incendie pour essayer de sauver les gens... et mon père. Il était toujours fourré dans les églises ce mec, à croire qu'il était accro à l'eau bénite. Mais on m'a enfermé dans une crypte et j'ai rien pu faire du tout... Je me sens... je sais pas comment je me sens... je sais pas... j'arrête pas de rêver de tout ça, j'ose plus dormir, ça fait des jours que j'ai pas fermé l’œil... J'ose pas en parler à Draven parce que j'ai pas envie de l'embêter et du coup je viens vous voir, vous... et ... je sais pas ce que je dois faire, je sais pas si je dois aller à l'enterrement de mon père ou bien si c'est carrément pas ma place, parce que ma famille me déteste, et qu'ils me croient sûrement mort et...

Et plus Loris parlait, plus les larmes coulaient sur son visage, sans même qu'il s'en aperçoive. Il s'interrompit brusquement, s'immobilisa et cacha son visage entre ses mains.
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 Re: Mi casa es su casa [Loris Galente]  Dim 17 Mai 2020 - 10:07
Mi casa es su casa

Mes mots n’ont pas eu l’effet que j’espérais. Je devais perdre la main, à force. Pourtant, je ne reprends pas plus Loris sur ce sujet, je sais ce que trop d’émotions négatives peuvent me provoquer, et je préfère le laisser gérer ces dernières sans moi, pour le moment. Quand elle seront à un seuil plus abordable pour moi, je pourrais l’aider, sans risquer ma propre santé mentale dans le process. C’est le problème quand on est une divinité qui aime la fête, qui aime la joie, le confort, faire sentir aux gens qu’ils sont les bienvenus, où qu’ils soient, qui ils soient...On gère mal les émotions négatives. Du moins, c’est mon cas. Ca m’attriste, car je veux vraiment aider Loris à surmonter l’épreuve qu’il a vécu, et je ne parle pas seulement de la mort de son père (qui doit, au moins en partie, lui donner l’impression d’être libéré de quelque chose, même s’il ne s’en rendra compte que plus tard, probablement).

La tristesse, nervosité et le fond de colère se heurtèrent à moi, à ma sensibilité toute particulière à ce type d’émotions et je sens comme un poids se poser sur moi, rendant chaque geste que je veux faire lourd, difficile, mais pas tant physiquement, non, mes muscles, mon corps va très bien, c’est mon esprit qui est assailli par toutes ces émotions négatives qui se montrent d’un coup plus prompte à la procrastination, que dis-je, à l’apathie qu’à l’action. Et ça ne va pas. Je ne peux pas le laisser comme ça alors qu’il ne va clairement pas bien. Malgré l’envie toute relative de le faire, je me lève, semblant soudain porter de manière beaucoup plus lourde le poids des années que je compte, qui sont Ô combien plus nombreuses que celles que ce corps affiche.

Mes pas me mènent à Loris qui pleure, qui se cache, et si d’ordinaire nous sommes presque de la même taille, avec cette apathie pesant sur mes épaules, je me tasse, et semble plus petit que lui. Je passe mes bras autour de ses épaules, l’attirant à moi. Ce n’est pas une bonne idée aux vues de la vague négative qui menace de me submerger, mais je sais ce que je dois faire.

“Ca ira Loris, je vais t’aider…”

Le berçant un peu, je finis par user de cette langue que je n’ai plus tant l’occasion d’utiliser, cet égytpien ancien qui m’est naturel, et use de mon don pour le plonger dans un sommeil sans rêve, le rattrapant quand ses muscles se relâche dans le sommeil, incapable de le soutenir. Je bataille un moment pour l’amener sur le sofa, l’y allongeant avant de le recouvrir d’un plaid duveteux pour le temps de son sommeil.

Ceci fait, je me retire dans ma chambre, me laissant le temps de me remettre de cette vague négative qui a bien failli me mettre le moral au plus bas. Ce n’est pas de moi dépressif dont Loris a besoin, loin de là. Il me faut bien une heure et l’écoute de choses qui me mettent en joie pour aller mieux, pas au top, mais suffisamment bien pour être en capacité d’aider Loris quand il se réveillerait. Peu importe quand cela est.

Je m’affaire à préparer de quoi manger, quelque chose qui réchauffe le coeur, qui réconforte. Maintenant je dois attendre qu’il se réveille et pour ce faire, je prends un livre, et m’assoit dans le fauteuil, lisant à en perdre la vue jusqu’à ce qu’il se réveille.
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 Re: Mi casa es su casa [Loris Galente]  Sam 23 Mai 2020 - 20:41
Mi casa es su casa


Son état de fatigue était beaucoup trop écrasant pour lui permettre de gérer ses émotions. Le visage enfoui contre ses paumes, Loris ne parvenait plus à contenir ses larmes pendant que son corps tremblait sous l'excès de tension nerveuse. Au contact du bras du vieil homme autour de ses épaules, il tressaillit légèrement avant de s'effondrer en pleurs dans ses bras, sans résister une seconde. Il n'était plus qu'un gosse perdu, sanglotant sur l'épaule de ce vieillard aux allures paternelles. Ses mains crispées contre son gilet, il puisait dans cette étreinte le manque d'affection qu'il n'avait jamais reçu de son propre père. Ses sanglots secouaient son corps sans qu'il ne cherche à les retenir, extériorisant cet excès de douleur qui l'envahissait. Bien-sûr, il était loin d'imaginer les effets que cette charge négative pouvait avoir sur le vieil homme, pas plus qu'il ne se rendait compte de sa faiblesse. Il était juste en train de craquer complètement jusqu'à ce que soudainement tout se brouille. Loris perçut à peine les étranges paroles de Bertrand avant que les ténèbres l'enveloppent et qu'il perde conscience. Son corps s’affaissa et il sombra profondément dans un sommeil sans rêve.

Quand Loris émergea, plusieurs heures plus tard, il était blotti dans un sofa, sous un plaid doux et chaud. Il mit un moment à savoir où il se trouvait et redressa lentement la tête pour lancer un regard un peu égaré autour de lui. Après ce bon moment d'un sommeil réparateur, il se sentait clairement mieux, sa tête ne le faisait plus souffrir et son état d'esprit était également plus posé. Il lui fallu un moment pour reconnaître les lieux et se souvenir de son arrivée chez son vieil ami, mais il ne se rappelait plus s'être endormi. Loris s'assit doucement sur le fauteuil et passa sa main dans sa chevelure chiffonnée. Quand il tourna la tête, il aperçu Bertrand, installé non loin de lui dans un fauteuil, un livre en main. Tout était calme dans ce salon où flottait une bonne odeur de nourriture et à ce parfum, le ventre de Loris se mit à protester dans un gargouillis. En vrai, il crevait de faim.

- Oh... j'ai dormi longtemps ?

Il se frotta les yeux, sans avoir la moindre idée de l'heure qu'il pouvait bien être. Comment il avait pu s'endormir... En y réfléchissant, Loris se souvint alors de ses derniers moments de conscience et il se mordilla les lèvres. Il avait dû tomber dans les pommes sous l'effet de la fatigue et de l'émotion.

- Désolé d'avoir craqué tout à l'heure, je sais pas ce qui m'a pris... je devais être vraiment crevé. Mais ça va mieux là... en fait, j'avais plus dormi aussi bien depuis très longtemps, c'est assez... incroyable.

Aucun rêve, aucun cauchemar ? C'était presque magique et même si ça le surprenait, il n'allait pas s'en plaindre. C'était peut-être parce que Bertrand était comme un grand-père pour lui et qu'il avait désespérément besoin d'une famille... L'ambiance avait dû lui faire du bien. Doucement, Loris se redressa pour rejoindre le vieillard et se pencher vers lui pour lui embrasser le front. Un geste aussi impulsif qu'affectueux, suivant son naturel chaleureux.

- C'est vraiment gentil de m'avoir installé dans le canapé, j'espère que j'étais pas trop lourd... Heureusement que je ne mange pas trop finalement hein, ajouta-t-il avec un léger sourire.
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